• Mercedes avait rempli l’évier avec de l’eau très chaude, trois gouttes de liquide vaisselle rose "parfum des îles". 

    Elle prit une fourchette et se mit à fouetter l’eau de tous ses forces ..

    Pourquoi ? elle l’ignore encore.. 

    C’était pourtant un jour comme un autre, un énième jour de travail dans cette maison de maître occupée par un couple de retraités carthaginois. 

    Ils avaient une fortune colossale, ayant su jouer de la calculette, mais  refusaient d’acheter un lave-vaisselle. 


    Dans le jardin - le parc serait plus juste - un enclos était réservé aux alligators, un autre bassin grouillait de piranhas, et dans la clairière du bois séjournait une meute de loups .

     
    Sur la terrasse ensoleillée, Madame baillait, un roman ouvert à la première page posé sur la table à côté du hamac.

    Monsieur, lui, s’était installé dans le fauteuil d’osier sous la tonnelle. 

    Tout était calme. 


    Mercedes fouettait, fouettait. 


    Les bulles de savon grossissaient et s’envolaient par la fenêtre. 

    Géantes. 


    Mercedes fouettait sans relâche. 


    Les bulles envahirent la cuisine, la terrasse, recouvrirent la tonnelle, avalèrent le bois, engloutirent les bassins, et tout disparut soudain. 


    Certains soirs on entend encore le rire de Mercedes.

     


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    mon premier "Ivredeau" :

     

    Moi qui fut bulletin, je suis né dans les mains

    d'un enfant inventif épris de liberté

    ivre d'eau et de vent, je vogue ce matin

    fier d'être devenu un bateau de papier

     

     

     

     

    le second "ivredeau" (et dernier)

     

     

    je me noie, ivre d'eau, au fond du caniveau

    je suis coque de noix , esquif rudimentaire,

    je me rêvais là bas comme tous les bateaux

    dans la rade de Brest aux fêtes de Tonnerres

     

     

    juillet 2012




    voir le site Temps Pestif pour la règle du jeu 


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    Orages et grêlons.

    Sur la terrasse,

    une averse de prunes.

     

     

     

    Saint André de Najac - août 2012.


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