• Alexandre

    Sur Ipagination, atelier d'écriture du 26/10/12 -  contrainte  20 mots à placer  : Anne, topinambour, escarmouche, provocation, automne, girafe, presbytère, infection intestinale, dieu, rouge, impossible, argile, chemin, châtelaine, scieur-de-long, cercueil, dame, allongée, marches, purpurine.

     

     

    A l'école Sainte Anne la discipline relevait d'un règlement désuet pour notre époque. Mais, malgré tout, un nombre croissant d'inscriptions donnait à l'établissement une renommée régionale.

    Chaque matin, après l'appel, les élèves devaient exécuter leur BA pour la communauté. Aujourd'hui, c'était la récolte des topinambours dans le jardin du prieuré. Chacun se pliait au règlement sans qu'aucune escarmouche, ni provocation ne vienne troubler l'ambiance. 

    Mais la douceur de l'automne, avec ses derniers rayons caressants, tout au fond du jardin Alexandre préféra peindre la girafe et sauta par dessus le mur du presbytère. Il fila à l'anglaise à travers champs. Bah ! se dit il je prétexterai une infection intestinale pour le mot d'absence… 

    Arrivé sur le bord du canal, il s'allongea pour une sieste bien méritée. Dieu que l'herbe était douce, la brise légère ! 

    Vers onze heure, il décida de rentrer chez lui, mais traversant le bourg il vit Frederico accoudé au comptoir du bistrot et sirotant un verre de rouge-limonade. Impossible de l'éviter, c'était son oncle (en fait un oncle à la mode de Bretagne car il n'aurait su dire vraiment de quel côté le raccrocher à ses parents)  et depuis toujours il l'emmenait au tir aux pigeons d'argile, à la chasse aux faisans, à la pêche à la truite sur les terres de la châtelaine…enfin autant dire sur tous les chemins de traverse qui plaisaient bien à Alexandre. 

    Dans sa jeunesse l'oncle avait été scieur de long, maintenant il aidait le menuisier à la confection des cercueils. Ce boulot expliquait sans aucun doute ses frasques, ses inconduites, ses penchants pour tous les plaisirs, ses tenues débraillées et sa chevelure hirsute.

    Ce jour là, voyant que son neveu filait un "bon" coton de son point de vue, il l'embarqua dans sa vieille guimbarde jusque chez lui. 

    Après un déjeuner frugal mais arrosé, il sortit un album photos du fond de l'armoire. Alexandre tournant les pages, s'arrêta bouche bée en découvrant la dernière photo :

    Frederico, vingt ans peut être - beau comme un ange, caressait le visage d'une dame aux allures de star allongée sur les marches d'un bungalow  à l'ombre de palmiers.

     

    Durant les deux jours suivants, Alexandre alité, dans son délire fiévreux ne cessait de répéter "ses lèvres purpurines, ses lèvres purpurines, ses.. " sans que l'on  ne sut jamais de quoi il parlait.

     

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  • Commentaires

    4
    Samedi 17 Novembre 2012 à 17:48

    hello Annie

    merci pour tes visites

    tu vas surement retrouver beaucoup de textes que tu connais déjà , car en ce moment j'écris peu .. page blanche , il faut attendre  :)

     

    3
    Annie Elong
    Samedi 17 Novembre 2012 à 16:34

    Cette anecdote sortie de ton imagination Yvette m'a fait sourire alors : MERCI à toi ! Je commence à parcourir ton blog et je crois que je ne vais pas m'y ennuyer

     

    2
    Danildut
    Vendredi 9 Novembre 2012 à 11:53

    Yvette c'est extra !

    Tes mots m'ont emmenée tout au long de ton histoire

    Et la chute a des couleurs de rêves les plus fous !

    Les marches du bungalow m'ont fait sourire ... aie j'aurais mal au dos 

    Bravo et belle journée à toi !

    1
    AA
    Mardi 6 Novembre 2012 à 07:28

    quelle imagination ! ce talent ne pourrait il servir à sortir du marasme de la crise ? bref, bravo pour ct exercice d'écriture.... fière de ma petite soeur

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