• mona poétise .. en breton aussi


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  • mona poétise


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    Je suis de ce pays, là où finit la terre
    Aux portes de Ouessant où commence l’enfer
    Où des vents de folie enfantés par la mer
    Portent la vague haut du fond de leurs colères

    Je suis de ce pays où les larmes de fiel
    Des femmes de marins font fleurir les parterres
    Au bout du Finistère où la mer et le ciel
    Dans l’harmonie du temps font l’amour à la terre

    Je suis de ce pays au climat rigoureux
    Où les hommes sont durs et les femmes courbées
    Par le poids de leur peine et leur prière à Dieu
    Quand la furie des flots emporte les noyés

    Je suis de ce pays aux légendes tenaces
    Qui hantent les forêts et font peur aux enfants
    Rêvant de Korrigans aux vilaines grimaces
    Se réveillant en pleurs et en claquant des dents

    Je suis de ce pays où les marées sont noires,
    Où le sable doré met ses habits de deuil
    Quand les rafiots rouillés ouvrant leurs "dégueuloirs"
    Vomissent dans les eaux des monceaux de cercueils

    Je suis de ce pays, de ce monde Celtique
    Où le son d’un biniou est chant de désespoir
    Quand son cri lancinant vous raconte l’histoire
    De son peuple étouffé par un pouvoir inique

    Ô Bretagne si belle au coucher du soleil
    Je suis né en ton sein un matin de printemps
    Et je te porte en moi comme un cadeau du ciel
    En chantant ta beauté du levant au ponant…



    écrit par : Naej


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    Vomissures de granite crachées par un géant

    essayant vainement d’escalader le ciel,

    souillées par des myriades de fientes de goëlands

    ne l’érodent que peu les vagues démentielles.

     

    Sa paroi torturée n’est qu’un noir cauchemar

    qu’assombrit encore plus des nuées couleur d’étain,

    le vent hurle, rageur, sinistre tintamarre,

    orchestré par les lames qui éclatent en embruns.

     

    Secoués par les rafales, en brusques virevoltes

    tournoient mouettes criardes et les fous de Bassan,

    parmi la gent de plumes, pas de signe de révolte :

    ce n’est  que pour ma tête que le vent est lassant.

     

    Près du bord, fasciné, je m’ approche lentement,

    sont absentes les fleurs et même les tendres mousses,

    à mes jambes font obstacle épines et piquants,

    seule espèce végétale est la ronce qui pousse.

     

     

    écrit par : Richard Badia Vilato.    


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    C’est la dix-septième heure d’une longue journée d’hiver,

    Sans relâche ont soufflé les risées de noroît,

    Avec hargne, lames courtes les rochers ont couvert

    Sous un ciel presque noir le goulet semble étroit.

     

    Les rafales glacées ne semblent avoir de cesse,

    ployant les branches nues avec obstination.  

    Tout au bord de la grève, à la lisière de laisse,

    les algues  arrachées gisent en putréfaction.

     

    Erre un chien famélique en état d’hébétude, 

    il flaire sans conviction les poteaux et les bornes,

    sème un jet d’urine, sans doute par habitude,

    les flancs par trop creusés, le regard bien trop morne.

     

    Bordé par deux talus tapissés d’épineux

    serpente un sentier aux ornières fangeuses,

    s’y ébroue, impavide, un crapaud pustuleux,

    peu sensible par nature aux bourrasques rageuses.

     

    Sur un socle de pierre érodé par les vents

    un Christ émacié continue de mourir.

    La tristesse m’étreint car c’est bientôt l’ Avent,

    j’ai plaisir à contraindre mon esprit à s’aigrir

     

    écrit par :  Richard Badia Vilato

     


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