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Par ristretto le 22 Avril 2011 à 13:15
Je suis de ce pays, là où finit la terre
Aux portes de Ouessant où commence l’enfer
Où des vents de folie enfantés par la mer
Portent la vague haut du fond de leurs colères
Je suis de ce pays où les larmes de fiel
Des femmes de marins font fleurir les parterres
Au bout du Finistère où la mer et le ciel
Dans l’harmonie du temps font l’amour à la terre
Je suis de ce pays au climat rigoureux
Où les hommes sont durs et les femmes courbées
Par le poids de leur peine et leur prière à Dieu
Quand la furie des flots emporte les noyés
Je suis de ce pays aux légendes tenaces
Qui hantent les forêts et font peur aux enfants
Rêvant de Korrigans aux vilaines grimaces
Se réveillant en pleurs et en claquant des dents
Je suis de ce pays où les marées sont noires,
Où le sable doré met ses habits de deuil
Quand les rafiots rouillés ouvrant leurs "dégueuloirs"
Vomissent dans les eaux des monceaux de cercueils
Je suis de ce pays, de ce monde Celtique
Où le son d’un biniou est chant de désespoir
Quand son cri lancinant vous raconte l’histoire
De son peuple étouffé par un pouvoir inique
Ô Bretagne si belle au coucher du soleil
Je suis né en ton sein un matin de printemps
Et je te porte en moi comme un cadeau du ciel
En chantant ta beauté du levant au ponant…
écrit par : Naej
4 commentaires -
Par ristretto le 22 Avril 2011 à 13:12
Vomissures de granite crachées par un géant
essayant vainement d’escalader le ciel,
souillées par des myriades de fientes de goëlands
ne l’érodent que peu les vagues démentielles.
Sa paroi torturée n’est qu’un noir cauchemar
qu’assombrit encore plus des nuées couleur d’étain,
le vent hurle, rageur, sinistre tintamarre,
orchestré par les lames qui éclatent en embruns.
Secoués par les rafales, en brusques virevoltes
tournoient mouettes criardes et les fous de Bassan,
parmi la gent de plumes, pas de signe de révolte :
ce n’est que pour ma tête que le vent est lassant.
Près du bord, fasciné, je m’ approche lentement,
sont absentes les fleurs et même les tendres mousses,
à mes jambes font obstacle épines et piquants,
seule espèce végétale est la ronce qui pousse.
écrit par : Richard Badia Vilato.
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Par ristretto le 22 Avril 2011 à 13:07
C’est la dix-septième heure d’une longue journée d’hiver,
Sans relâche ont soufflé les risées de noroît,
Avec hargne, lames courtes les rochers ont couvert
Sous un ciel presque noir le goulet semble étroit.
Les rafales glacées ne semblent avoir de cesse,
ployant les branches nues avec obstination.
Tout au bord de la grève, à la lisière de laisse,
les algues arrachées gisent en putréfaction.
Erre un chien famélique en état d’hébétude,
il flaire sans conviction les poteaux et les bornes,
sème un jet d’urine, sans doute par habitude,
les flancs par trop creusés, le regard bien trop morne.
Bordé par deux talus tapissés d’épineux
serpente un sentier aux ornières fangeuses,
s’y ébroue, impavide, un crapaud pustuleux,
peu sensible par nature aux bourrasques rageuses.
Sur un socle de pierre érodé par les vents
un Christ émacié continue de mourir.
La tristesse m’étreint car c’est bientôt l’ Avent,
j’ai plaisir à contraindre mon esprit à s’aigrir
écrit par : Richard Badia Vilato
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