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Au grain du quotidien, émeri sans vergogne,
Ce laminoir rognant ma vie dès le matin,
J'avais perdu le goût des douceurs de satin
Et des nectars plus doux que les vins de bourgogne.
Perdue dans le brouillard de ces jours de besogne,
Harassée de lutter contre diable et son train,
J'en avais oublié la tendresse des mains
Et l'enivrant tam-tam d'un petit coeur qui cogne.
De ma vie en apnée, pour souffler je m'isole.
De tous mes rêves fous j'ouvre la camisole.
Puis, d'eux je m'étourdis en silencieux plaisirs.
Depuis que mon chemin a croisé ce bohème,
En camaïeu de bleus et douceur de poème,
Je prie pour que mes mots puissent enfin ressurgir.Yvette Aroca-Lehre 2008
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zoom sur l'infime fibre
au plus profond enfouie
écouter comme elle vibre
des murmures de vie
lui laisser une chance
de donner le tempo
à l' âme chancelante
prise de vertigo
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Je rêve d'accoster sur une plage mauve,
De rivages ouatés où chavirent les peines.
Je rêve, en aparté, de roses et de guimauve,
De nuages bleutés où m'alanguir sereine.
Je rêve d'à-côtés aux allures de fauve
Mi-velours mi-acier, et fragrance lointaine.
Je rêve, sans après, avant que ne se sauve
Le désir insensé des amours incertaines.
Yvette Aroca-Lehre
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Lorsque, sans prévenir, se floute l'horizon,
Lorsque l'ombre s'étend et embrume demain,
Lorsque le clair obscur envahit le chemin,
Lorsque le vif argent a fait son balluchon,
Tremble
Tremble ma main qui veut encore
Encore écrire
Le désir des jeux
Le rire de tes yeux
Tremble
Tremble ma main qui veut encore
Encore
Sentir
La peau douce matin
Et
Le feu satin de ta main
qui tremble.
Yvette Aroca-Lehre 2010
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