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    Adolescent toute ton existence.

    Xolotl dieu aztèque de la mort,

    Occis en prenant ton apparence ?

    Lança-t-il sur toi ce sort ?

    Oui, je fais fi de la science.

    Tu restes jeune sans effort,

    Le pire : tu n’en as pas conscience !

     

     

     

    2007 Yvette Aroca-Lehre


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    Devant la maison, le manège des hirondelles.

    Sourire aux lèvres, yeux brillants, ma fille regarde ses deux enfants.

    Une libellule croise mon chemin.

    Revoir encore les bords de Loire, où j’ai laissé aux nénuphars tous mes secrets d’adolescente.

    Là sur ma nuque, doux souffle court.

    Et m’enivrer, vent de bruyère, seule face aux landes des Mont d’Arrées.

    Rire -j’ai à nouveau six ans- aux facéties d’un clown.

    Love me tender – la voix d’Elvis.

    Des pommes rouges de fêtes foraines.

    Au bout de la voie express, un soir d’hiver, la lune géante  me fait de l’œil.

    Goût de cannelle et riz au lait.

    Bain de mer, dans les vagues – pas en Bretagne !

    Dans une ruelle, parfum jasmin.

    Il pleut dehors, moi sous la couette, plateau p’tit dej et bon roman.

    Dans le silence, vitraux de Conques.

    Etoile filante, j’ai fais un vœu.

    Trésors de grèves, ma collection de galets noirs, de clous rouillés, de bois flotté.

    Et réchauffer mes mains gelées sur la tasse de café.

    Réaliser tard dans la soirée, que demain est jour férié !

    Après midi au vide grenier.

    Ouvrir la boite à mail, pour la surprise du matin.

     

     

    Ristretto septembre 2008


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    Voilà, ainsi se finit ma journée.
    Regard par la fenêtre : déjà la nuit.
    Ce matin, la seule chose qui m’a jeté hors de mon lit, c’était cette putain d’envie de pisser.
    Enfiler de vieilles fringues, de celles qu’on garde justement pour ces journées de merde.
    Des fringues qui disent « ne m’adressez pas la parole » .
    De toute façon, mon crâne ne semble pas contenir de cerveau - peut être ne reste il qu’une sombre purée - et rien d’intéressant à dire.

    Petit déj sans conviction, la radio ne débite que des infos débilitantes comme d’habitude.
    Peu m' importe, nulle envie de combattre.

    Replonger sous la couette sans quitter mes haillons.
    Dormir encore, sans rêve.
    Entre deux sommeils anesthésiques, des pauses clope-café aux goûts de chiotte - gueule de bois.
    Même sans alcool on peut avoir la gueule bois.
    Des idées à vomir, des relents nauséabonds imprégnant l’âme, des cafards de fond de gorge, des cris à cracher au siphon du lavabo.

    Le lavabo, j’aurais peut être dû commencer par ça.
    Mais pas envie.
    Rester aussi sale dehors que dedans ; pour ne pas se perdre ; ne pas s’écarteler.
    Au contraire se tasser, se recroqueviller, groupé, uni. Position presque fœtale, mon smic - service minimum d’instinct de conservation- comme tous les autres - il est minable.

    Redormir - la lumière du jour me transperce les pupilles, foudroie mon hippocampe - sombrer au noir.
    Emerger de temps à autre, pour échapper aux hauts fonds- cauchemars, mais tel un iceberg - si peu- souffle glacé sur la brûlure des tripes.
    Tourner en rond du lit au fauteuil, claquemuré, claqué, mutique. Parcours zombie.
    Peu à peu le jour s’enfuit, à la venue de l’ombre maline maternante, reconstruire le puzzle, lentement.
    La nuit s’épand, je me détends

    Impossible de fermer l’œil.

     

     


    Ristretto septembre 2009


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    Colporteur zélé magnifiant des babioles,
    Flagorneur de chaland, maître du baisemain,
    Il arpentait le monde pour gagner son pain
    en faisant tournoyer son moulin à paroles.

    De si longues années,
    De sinueux chemins,
    Il est las aujourd’hui
    Ne rêve plus demain.

     

    Il s’écarte de la voie.
    Il laisse la place au train des phraseurs dans le vent, et marchands de chansons poussant les wagonnets.

     

    Il ne croit plus aux mots ni même à l’alphabet.

     

    Mais ses mains savent bien, Elles, qu’il a tant et tant à Dire !

     

    De concert, elles écrivent la musique de son cœur.


    Elles délivrent ses harmonies secrètes

    En singulières mélodies.


    De notes cristallines, elles arpègent le vent sur la bruyère des dunes et les nuages mauve- gris caressant le granite


    Et l’instant d’un silence,

    Elles s’élancent et planent avec le goéland dans l’air pur d’un matin.


    Quand les soirs se grisent aux embruns de l’Iroise, elles accordent le spleen au plaintif vibrato.

    Elles et lui nous racontent des histoires sans paroles.

     

     

     

     

     

     


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  • Oran

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