• Chacun sur son île

    à décompter les berges ..

     

     


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    Et puis ce fut silence.
    Résonance vibrante où les mots agonisent
    Echoués,
    Délavés par les déferlantes de larmes.

    Et puis ce fut néant.
    Vide vertigineux où les corps gémissent,
    Esseulés.

    Et puis ce fut glace.
    Brûlante banquise où les cœurs cristallisent.

    Et puis ce fut la fin d’un temps.

     

     


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    Dans les creux chemins angevins, l'été s'étire sans vergogne.

    Aux heures les plus chaudes, nous battons la campagne, courses folles avec tous les cousins.

    Du hameau d'Aigrefeuille jusqu'au moulin Moreau, du haut des coteaux ronds jusqu'aux rives de la Boire, nous sommes aventuriers, pionniers, châtelains arpentant nos terres.

     La Loire lézarde de banc de sable en banc de sable

    Et nous, fiers écervelés, crions victoire à chaque traversée – aucune légende de sables mouvants ne sauraient apeurer nos jeunesses effrontées

    À l'heure du goûter, tout perlés de sueur, nous - valeureux chevaliers – réclamons tartines et chocolat en récompense de nos exploits : n'avons nous pas terrassé le monstre troglodyte du village de Liré ?

    Seule, la route de La Galoire apaise nos pas. En haut de la colline, la chapelle.  Tout au long du parcours, nous cueillons avec application des brassées de fleurs sauvages. Avec respect – et sans doute aussi par crainte du regard divin- nous faisons le ménage, changeons les bouquets, chassons les toiles d’araignées, et nous rallumons les bougies de l’autel.

    Nous chuchotons.

    Juste avant de refermer la porte, nous tentons de percer le mystère de la statue aux pieds piquetés de petits trous. Qu’exauce-t-elle déjà ?  Trouver un fiancé –  le prince charmant  - ou bien de nombreux enfants (énigme encore plus difficile) …

    Nous sommes sûrs que par ce rituel Dieu pardonnera tous nos petits pêchés : le vol des framboises dans le jardin voisin, nos abus de friandises, les langues tirées dans le dos du curé…

    Au soir, nos jeunes jambes en redemandent. Aussi nous acceptons avec enthousiasme de chercher le lait à la ferme à l’autre bout du village.

    Les ruelles paisibles résonnent de nos rires et de nos chants.

    L’été s’étire.

    Puis, sans avertir, septembre sonne à la porte. Comme un facteur à la triste figure.

    Mon cartable lourd comme un cheval mort, les pieds broyés par les souliers tout neufs, je trébuche, je traine, je peine à parcourir un si triste chemin.

     

     

     


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  • BioHôbamage

    Entre deux rives au bout du monde

    vocalisent les blancs haubans.

     

    Le chant des âmes vagabondes,

    entre deux rives au bout du monde,

    se mêlent au fil de l'onde

    aux cris stridents des goélands.

     

    Entre deux rives au bout du monde

    vocalisent les blancs haubans.

     

    Yvette Aroca-Lehre  Avril 2011

     

     

     

    Pour le 17 avril 2011, sur le blog Temps Pestif de l'Association  An Amzer poésie, a été lancé un jeu poétique pour l'inauguration du pont. Ces poèmes se nomment "Höbamages". 

    Avec le concours de la Radio associative "Radio Evasion" de Rosnoën, ils ont été déclamés ce jour de fête sur le pont. 

     

     

     


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  • Ostende 

    Je voulais voir Ostende.

    La plage.

    La mer du Nord.

    Le vent.

     

    Mais pour quoi faire ? me dit il.

    Ce n'est pas notre route !

    Pour une plage ? Une plage c'est une plage !

    On va arriver en retard à la maison. Ha ! la maison ne va pas partir ? c'est malin, ça !

     

    Je voulais voir Ostende.

    Pourquoi ? En fait, je n'en savais rien.

    Pour Brel, pour Bashung, pour Ferré... peut être.

    Pour m'étourdir de vent.

    Pour l'infini.

    Pour le bleu gris

     

     

    je voulais voir Ostende.

    un point c'est tout !

     

    Yvette Aroca-Lehre    2011

     

     

     

     


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